Souvenirs de nos ancêtres par André Audap (3)

 

LES  AUDAP  d’ OSSE

 

              Faisons de nouveau un saut très important dans le passé : retrouvons Bernard Audap qui avait été baptisé « bâtard » de parents concubinaïres ; nous sommes en 1759 , il s’unit à Suzanne Datournou Latoune par inscription chez les protestants et rédaction d’un tournadot sorte d’acte de mariage chez le notaire qui est précisément le pére de la mariée. Mais l’Eglise –et par conséquent « l’Etat-Civil »- ignorent cette union.

               Mais en 1786 Louis XVI très libéral prend l’Edit de Versailles qui autorise les »Réformés » à reconstituer officiellement leur passé et le 11 décembre 1788 Bernard se présente à cet effet devant Antoine de Latourette  Jurat de la Vallée.

 

Bernard précise : qu’il épousa en 1759-sansIndiquer ni mois ni jour- Suzanne d’Atournou décédée en 1768.

                           qu’ils eurent trois enfants « mâles » David le 13 Août 1759,Joseph le 6 Juin 1765, et le troisième non nommé le 18 Mai 1768. (Il s’agit de Joseph n°2 ) Cette dernière naissance est sans doute la cause de la mort de la mère.

 

Et il y a là un mystère : Pourquoi Bernard ne régularise-t-il pas la situation de ses deux autres enfants ?

Il est vrai que Françoise (1766-1770) ne vêcut que quatre ans. Mais Pierre né le 14 Avril 1764 fonda un foyer et nous verrons que son acte de mariage confirme bien sa filiation. Et cela semble d’autant plus étrange que les protestants acceptaient de faire cette démarche dans le seul interêt de leurs enfants. Nous n’aurons jamais l’explication !

Quant à la date exacte du mariage, on peut penser que Bernard ne tenait pas à la faire apparaître compte tenu de la « précocité » de la première naissance !

 

          Bernard perdit sa mère très jeune ; il n’avait pas plus de 14 ans qui était son âge lorsque son père épousa en secondes noces Madeleine d’Araban originaire d’Ichère dont il devint le « fillâtre » selon l’expression usuelle de l’époque . La mort de son père Pierre se situe entre le 6 Octobre 1762  et le 5 Septembre 1763 ; Bernard était alors marié depuis 4 ans et il exerçait la profession de laboureur . Le testament de son père déposé le 6 Octobre 1762 chez Maître Soupessens (?) n’a pas été retrouvé ; il serait précieux, d’autant que Bernard a eu des démélés avec sa marâtre Madeleine d’Araban. Il fut amené à contester les legs que cette dernière faisait aux enfants qu’elle avait eus de Pierre Audap dans son testament du 28 Janvier 1779.

          Finalement « cédant aux conseils de leurs amis »  ils se retrouvèrent chez le notaire pour un compromis à l’amiable concrétisé par la cession d’une pièce de terre à titre révocable le 13 Septembre 1763

       Ces actes sont intéressants à plusieurs titres : ils confirment d’abord le recours systématique au notaire pour tous les événements importants de la vie courante ne serait-ce que pour pallier.

à l’analphabétisme.( Rappelons toute fois que la communauté protestante avait développé

l’école y-compris pour les filles.)

      Dans le testament de Madeleine on remarque qu’il n’est pas fait mention de la Vierge et dans un domaine bien différent on est frappé des conditions faites aux femmes même si dans cette communauté on sent un souci très marqué de respect et considération.

 

           Au hasard des registres de Maître d’Atournou le « garde-notes » de la vallée on a découvert l’acte ci-contre daté de 1772 qui nous apporte deux éléments :

         La signature de Bernard Audap

         La rédaction d’un acte en occitan à la         

         fin du dix-huitième siècle.

 On peut en déduire que cette langue y était d’usage courant.

        Bernard Audap, veuf à 38 ans ne se remaria pas. Ceci mérite d’être noté à une époque où les célibataires tombaient généralement vite sous la coupe des veuves que leur situation précaire contraignait au remariage !

        Il vécut jusqu’à 84 ans, décédant à Osse le 25 Février 1814. Né sous Louis XV, il mourut sous l’ Empire.

     On peut enfin se demander pourquoi Bernard subit ainsi l’ostracisme de l’Eglise Romaine aors que cette même Eglise acceptait le deuxième mariage de son père selon les rites normaux, ce père qui avait été déclaré « concubinaïre » à la naissance de Bernard !
          On a vu que Bernard et Suzanne eurent trois garçons : Joseph (1768-1846) ne se maria pas.

Il reste David né en 1759, l’aîné qui reçoit le prénom de l’ancêtre et Pierre né en 1764 à Osse.

 

          David surnommé « Berger de Baïgt »[ ce qui signifie « berger d’en bas »] fut laboureur et berger à Osse où il mourut en 1829.Veuf très jeune de Anne Lagun qui lui avait donné une fille, Marie, il se remarie en1794 avec Catherine Moureyau fille du forgeron. Quatre enfants naîtront, 3 filles et un garçon. L’une d’elles, Suzanne en épousant en 1834 J-Baptiste Eygun de Lourdios ouvrira la lignée des « Eygun-Audap » dont les descendants occupent actuellement la maison »Audap » dans le bourg d’Osse.

          Pierre de 5 ans cadet de David est notre aïeul. Il fut lui aussi pendant les 62 ans de sa vie laboureur à Osse, à Ponsuzon exactement ainsi que le rapporte son acte de décés dans la maison

« Audap » toujours debout. C’est le 12 ventose An II qu’il se marie à Sarrance-(nouveau rattachement administratif de Ponsuzon)-avec Marie Pratote. C’est le vocable relevé sur les actes mais elle est la fille de Gracie Lassalette Bourdalot dePratot légitimement mariée à Pierre Ladiette ! Nous avons un cas extrème ou l’usage courant va s’imposer dans l’Etat-Civil à une période certes troublée où les républicains actifs qui héritaient des responsabilités administratives n’étaient pas toujours parfaitement aptes à les exercer.

            Car cet acte de mariage est un des premiers de l’Etat-Civil que nous pouvons examiner en détail.

Il est 9 heures,  c’est la seconde décade de Ventose, troisième jour (tridy). Comparaissent Pierre Audap fils de Bernard et füe Suzanne Latoune, tous deux laboureurs ( !) et »  Marie Pratot fille légitime de Pierre Ladiette et füe Gracie Pratot aussi laboureurs ….
            Etrangeté que le maintien de ce nom, d’autant plus que la mère de Marie est décédée depuis longtemps. Ce nom de Pratot subsistera et nous le retrouverons accolé à Audap pour l’un des fils de Pierre  et Marie.

            On peut d’abord prendre connaissance du testament de la mère de Marie : Engrâce-équivalence de Gracié- Lassalette Bourdalot de Pratot est à l’évidence catholique, journalière de profession ; elle veut être inhumée à l’église St Michel de Bedous et exige 60 messes pour le repos de son âme !Elle donne 10 francs »bourdalois » aux pauvres de la paroisse , 30 livres à son frère Mathieu et désigne pour héritier l’enfant dont elle est enceinte, à défaut son mari Pierre de Ladiette. Héritage estimé à 50 livres seulement. Pour la petite histoire on précise que quelques jours plus tôt Gracie avait fait un autre testament en faveur de son frère en oubliant son mari !

On imagine que des pressions « familiales » ont permis de réparer cet oubli involontaire bien sûr !

Il existe encore au dessus de Ponsuzon en direction d’Ichére un pré dit « Pratot » ce qui signifie « le petit pré » jouxtant un terrain propriété d’un Eygun-Audap.

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.Quelques années avant la Révolution voici, recueillis dans les actes, les noms de quelques habitants d’Osse en Aspe :

Pierre d’Arudy Mouyerau – Jean Beigbeder, forgeron et son fils Pierre

Marie et Isabeau de Burgalot à Ponsizon – Jean Mirassou cabaretier

Etienne Tourré voiturier – Jean Prateigne Cazenave pasteur de brebis – Pierre Casteig

Jean de Superville Coudures – Pierre de Miherre Marchan voiturier – Pierre Lagun

Jean de Darréléglise – Joseph Lambeye – Marie de Casalar – Catherine Darret Loustalet

Pierre Latourette – Jean de Latour Sarralongue – Bertrand Esperaber Labourdette

Arnaud d’Arabanet Berdigué – Louis d’Eygun Bruchou – Pierre de Dengui Casavielle

Jacques Mondine Maître d’école – Joseph Domecq marié à Marguerite de Casamayor

Mathieu de Lacasette marié à Marguerite Audap (fille de Pierre et Françoise d’Atournou)

Rodolphe » mineur allemand » marié à Marguerite de Loustalot-(ce qui confirme l’exploitation des mines)—François Asserquet et Marie de Lacasanoüe et leur fils Jean

Julien Bouillère et Anne de Dengui – Jean de Barouille avec Engrâce Tourré

Jean subercase marié à Marie de Lacau – Jean Trésauricq et Anne Bruchou

Jean Pan-Loustau – Jean d’Asserquet et sa sœur Marie – Jean Barouille –

Jacob de Casanove – Pierre Nouqué Moureyau et Lagun Catherine – ET Pierre d’Audap

 

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Pierre Audap et Marie Pratot eurent quatre enfants. Pour David né en 1795 et Pierre en

1803 je n’ai rien recueilli postérieurement. Joseph (1799-1856) marié à Marie Latounette fut pasteur de brebis à Osse . Ils perdirent deux fils très jeunes ; le troisième Jean (1835-1884)marié à Marie Bonnemazou d’Accous était sabotier à Osse.

             Nous allons nous intéresser à l’autre fils Jean Audap né à Osse le 1er Janvier 1797 et marié le 3 Septembre 1823 à Lambeye Marie de 5 ans sa cadette. Ils allaient donner naissance à une nombreuse famille : 8 garçons et 3 filles !

L’acte de mariage peu lisible est intéréssant pour les signatures.

Les LAMBEYE comme les AUDAP étaient protestants convaincus et ils vivaient dans Osse et ses environs de puis longtemps en exerçant de père en fils le métier de Voiturier essentiel à la vie quotidienne dans ces lieux encaissés . On peut penser aussi que le métier

Fut favorisé par l’exploitation forestière intensive au profit de la Marine de Louis XIV..

          L’acte de naissance de Marie nous apprend qu ‘elle était fille de Jean et Madeleine Prateigne. Jean est le fils de Pierre (1737-1817) et Marie Lagun-Vergès et le petit fils de

Joseph (1700 ?-1768) et Marie Guérit. Pierre lui-même voiturier eut 12 enfants dont deux au moins exercèrent le métier paternel .On constate toujours chez tous ces Lambeye l’existence de familles nombreuses.

     Les actes nous apprennent qu ‘au début de la période révolutionnaire les Maires furent Minvielle puis Darréléglise.

     Jean Audap »Pratot » était pasteur de brebis comme ses aïeux et le cycle aurait sans doute continué mais le choc révolutionnaire passe : les idées, les hommes sont brassés .On va découvrir qu’il y a aillaurs un autre monde où l’on quelque chance de mieux vivre !

   *Certes le fils aîné Pierre (1824-1875) reste au pays :Il hérite et sera pasteur chevrier et..boucher (un nouveau métier) Marié à Elisabeth Casabeillet Arpaillousset il aura trois enfants dont un ira rejoindre ses cousins en Gironde.

  ° Jean (1827-1830) et Marie (1829-1829) meurent jeunes 

  ° Jean »Barouille » (1831-1878)vient à Toulouse où il épousera Joséphine Sanchez sa cadette de17 ans . Ils habitent 5 rue du Taur en plein centre.

   °   Marie Audap-Barouille  née en 1832 épouse à 20 ans Jean Couste-Coudures chaudronnier à Ponsuzon. On a depuis longtemps rencontré cette famille dont la maison est voisine de celle des Audap de Ponsuzon. Les familles ont même été alliées, on l’a vu, puisque Marguerite Couste s’unit en 1721 à Joseph Audap fils de David.

       Jean et Marie vont avoir 12 enfants : 8 filles Adèle, Suzanne, Lydie, Emilie, Isabeline,

Louise, Mélanie, Jeanne-Marie. Les prénoms aussi se modernisent. Et la famille s’est installée à Arcachon où elle tient un commerce.

 ° Joseph Audap Labarbère (1834- 1880) marié à Suzanne Latounette Araban ira jusqu’à Paris exercer la fonction d’employé de commerce . Mais sa fille Mathide née en 1864 restera à Osse où elle mourra en 1951 ! Elle avait deux sœurs ; Stéphanie épouse Faivre (1868-1906) et Marie-Louise (1861-1927) inhumées avec elles au côté de leur mère dans la partie nord du cimetière, réservée aux protestants.

° Je ne sais rien de Anne Audap Labarbère née en 1835 et peu de choses de °François Audap Lasserre né 1837 , parti rejoindre ses cousins à Arcachon où il mourut en 1901 sans postérité.

° Jean-Pierre Audap Lasserre (1841-1895) fit de même. Négociant laitier sur le Bassin, marié         à Anne Pauline Bauhalin-Min ; il eut 2 enfants : Marie(°1880) et Frédéric(°1887).

         On a certainement remarqué le changement du deuxième nom, ce qui laisse supposer des changements d’habitations

          Avant de parler de Pierre et Frédéric les deux derniers enfants,  nous allons visiter Osse au milieu du XIXème siècle : Le village compte 900 habitants environ dont un tiers de Protestants dont voici la liste :

 Mirassou : 2 personnes---Trouilh-Espiaubé : 3---Latourette-Ciser ; 3---Labrat ; 1

 Laplacette-Pourteau ; 3---Clergueilh-Lagun : 5---Trouilh-Fondevielle : 1---Fox : 2

 Doumecq-Darrélatour : 5---Pon-Fondevielle : 1---Casteig-Lasserre : 2---Fox : 5

 Audap-Lasserre : 10---Lambeye-Soubie Joseph : 4---Audap Marie : 1---Lambeye : 3

 Lambeye-Soubie :1---Lambeye Marty : 3---Lagun-Montfort :3---Pon-Tricot : 2

 Asserguet :1---Assars-Lailhé : 2---Latour-Maïscouet :3---Asserguet-Bassou :3

 Trouilh Joseph : 3---Mirassou-Minvielle : 6---Lagunpocq : 6---Sarralongue : 5

 Assergué-Tilhé ; 3---Lagunpoc-Chanais : 4---Mirassou-Tilhé : 3---Latisnère Paul : 4

 Couste-Coudures : 4---Candau-Moïse : 4---Lambeye Madeleine : 2---Casteig : 4

 Doumecq-Begbeder : 6—Curetet Suzanne : 3---Laroze Vve Candau : 2---Casanove : 5

 Supervielle : 3---Latisnère-Casanove : 6---Supervie-Mouyerau : 5---Labanet-Urdos : 2

 Bruchou-Coudures : 2---Doumecq Clement : 5----Trousille Marguerite : 1---Bruchou : 3

 Latourette Araban : 3---Trasarricq : 6---Bouchet-Coulou : 2---Darrélatour-Audap : 7

 Martigues : 6---Soussens-Maisonnave : 2---Mirassou-Nouquet : 7---Supervielle Joseph :1

 Latourette-Mirassou : 6---Laplacette-Miherre : 5---Latourette-Pon : 6---Marchand :7—

Prateigne –Capdevielle :2---Casabeillet-Appaillousset :3---Laplacette joseph :3---Loustalot :6

Latounette-Dengui :2---Loustalot-Prateigne :3---Lagun-Montfort :5---Coudures- ?;1

Latourette-Arseilh :3---Supervielle :3---Latour-Larrié :1---Bouchet-Lagun :8---Latounette :6

Latisnère-Escameig :7--Audap-Prattote :4--Latounette :1--Gerber(Pasteur) :5 –Total :317--- [on fait apparaître les Audap et on a souligné les noms déjà frequemment rencontrés]

 

 

Jean et Marie Audap habitent la Maison B, dont héritera Suzanne la veuve de Joseph ,frère de Jean, qui occupe d’abord la maison A à côté des Lambeye avec ses trois fillesMarie-Louise,Stéphanie et Mathilde. Par ailleurs les archives protestantes indiquent une Stéphanie née à La Havane. Nous y reviendrons.

En 1831 on recense à Osse :

 °   Jean et Marie Audap et leurs fils Pierre et Jean dans la maison B.

 °    Pierre Audap-Moureyau (1799-1834) fils de David et Anne Lagun, sans postérité,pasteur         

de brebis habitant avec ses sœurs Marie (49ans)et Suzanne (32ans)

 °   Joseph Audap, berger, frère de Jean et sa femme Marie Latounette qui viennent de se     .

marier et habitent avec leur oncle Joseph Audap (64 ans) célibataire,frère de David.

 °  François Audap-Bouillere (1774-1852)fils de Pierre et Madeleine Tapie ,et son épouse   

.Anne Eygun, sans enfant.

 ° Joseph Audap-Loustau et son épouse Gratiete Barraux-Mondine dont nous avons déjà parlé     puisque c’est leur petit-fils qui sera à l’origine de la branche américaine. Iln’est pas né pour le  moment ; son grand-père est entouré de Gratiete, de son fils Pierre (38 ans) de sa bru Marthe Castéra (27 ans)et leur jeune fille Jeanne (2 ans), mais aussi de ses propres enfants Antoine et Louise non encore mariés.

° Enfin Jean Audap Darrélatour, journalier de 59 ans avec son épouse Marie Escameig et son fils Jean 19 ans. Je n’ai pu rattacher Jean avec certitude . A partir des dates et des prénoms des enfants je penche pour en faire le fils de Pierre et Madeleine Tapie né le 7 Octobre 1767.

Ce serait alors le frère de François Audap-Bouillère ci-dessus.

 

Osse  en Aspe :

Une anecdote : les traits verts montrent les chemins vers le cimetière selon que l’on vient du Temple ou de L’Eglise : Les Catholiques rentrent par la porte sud au dessus de laquelle sont gravés les mots « Requiescat in Pace » -Les Protestants rentrent par la porte nord au dessus de laquelle sont gravés les mots « Après la Mort suit le Jugement »  sans commentaires.

   [la plupart de ces éléments sont dus au Pasteur Chabert aujourd’hui décédé.]
    Il a relevé la pauvreté de ces Audap qui bénéficièrent de collectes de la commission des charités notamment pendant les années 1801,1802,1803.

On remarque, enfin, sur le plan de 1868 le moulin » Lagunpoc » tout prés de l’église.

A la lecture de la triste situation des Audap d’Osse on comprend facilement qu’ils n’eurent tous qu’un but : chercher ailleurs une vie meilleure d’autant plus que la cohésion du groupe des Réformés s’effritait avec la fin des combats religieux. Pour les uns ce sera l’Amérique,

pour d’autres Toulouse, Paris ou la Gironde. A la fin du siècle il n’y aura plus d’Audap à Osse !

   °   Frédéric, le dernier fils de Jean Audap et Marie Lambeye, né en 1844, partit à Arcachon rejoindre frère et cousins. Qu’y fit-il ? On aimerait le savoir car 50 ans plus tard on le retrouve toujours à Arcachon Consul du Guatemala ( ?), Vice-Consul d’Angleterre et du Portugal,

Directeur de l’ »Englisch Bank », Agent des Messageries Maritimes, Agent de la Compagnie de Suez, Agent de la Compagnie Générale Transatlantique !

      Son épouse Marie Suzanne Festal lui donne deux fils Roger et Alfred qui gagnent la région parisienne. D’Alfred naîtra René père lui-même de Loïs, Jean-Frédéric et Pierre-Emmanuel Commissaire-Priseur très connu dans la Capitale.

      Tous ces Audap sont Protestants et m’ont marqué séchement cette différence au cours d’un très bref contact téléphonique sans suite.

 

       Il est vrai que la descendance de Pierre Audap, l’avant-dernier fils de Jean et Marie, mon aïeul, né à Osse le 28 Mai 1839 est moins brillante

                                                                                         Acte de Naissance de Pierre     

Il part à Toulouse, où se trouve sans doute son frère Jean de 8 ans son aîné, et s’installe négociant en beurre et frômage 66 rue Matabiau, 19 rue des Salenques et enfin sur l’annuaire de 1876 « marchand de beurre « 4 rue des Lois..

           Sa vie va être très agitée voire aventureuse : Le 15 Octobre 1863 (il a 24 ans) ilépouse par un mariage religieux catholique Jeanne Françoise Léontine MELIX agée seulement de 16 ans !Le père de Jeanne est bijoutier à Toulouse mais la famille est originaire du Lauragais, de souche paysanne. Là aussi c’est la Révolution qui a boulversé les situations.

 

 

 

On remarque que la mariée est domiciliée rue des Salenques qui deviendra l’adresse de l’époux, que le père du marié est absent et a donné pouvoir par un notaire de La Réole ?

Mais surtout la mention marginale d’un divorce par jugement du Tribunal Civil de Toulouse le 24 Mai 1886. Car le ménage a très mal marché .

       Dés le 21 Juin 1869 l’épouse obtenait une séparation de corps  par le même Tribunal arguant que »peu de temps après son mariage le sieur Audap fit de très mauvaises affaires, qu’il quitta le domicile conjugal sans jamais se fixer, …qu’il alla en Espagne puis à La Havane, revint en France, se rendit chez sa femme, l’injuria à plusieurs reprises, et lui fit des menaces de mort ainsi qu’à sa belle mère et fut condamné pour ce fait… » Pierre Audap n’était pas présent au Tribunal qui confia les enfants à sa femme.

    Ce texte fait référence à une condamnation prononcée effectivement le 8 Mai précédent :

     Pierre , présent et déclaré « marchand de beurre à Yssingeaux, marié , un enfant »avait pourtant bénéficié de circonstances atténuantes en raison,dit le Procureur » d’infortunes domestiques dont il doit lui être tenu compte »

     On ne trouve plus trace de Pierre Audap après m.ai 1869 mais on est interpellé par cette naissance mentionnée sur les registres protestants du Temple d’Osse dont nous avons parlé :Stéphanie Audap née en 1883 à La Havane !!

     Le mariage avait été précédé d’un contrat chez Maître Lacroix : Jeanne apportait 1500francs de dot (50.000 francs actuels environ)et un mobilier éstimé à la même somme :

Lit complet en bois de noyer à deux sommiers, paillasse, matelas, couette, coussins, oreillers, couverture, rideaux et surciels en toile de Perse, 4 rideaux de croisées en toile de Perse,

24 draps de lit en toile fine, 4 douzaines de serviettes et 4 nappes en toile fine, 4 douzaines de tabliers de cuisine, une commode en bois de noyer avec dessus de marbre, 6 chaises 

2 fauteuils en bois de noyer garni de Damas lainé, ….une table à jeu en bois de noyer, 2 glaces à baguettes dorées, une pendule…. 2 candélabres..et une batterie de cuisine complète.

         L’union commençait bien,d’autant plus que les biens du marié en argent ou marchandise de commerce sont éstimés à 15 mille francs sur lesquels il fait donation de 3000Francs à son épouse ;Toutefois, prudence ou pressentiment,  une clause prévoit le retour de la dot et du mobilier en cas de séparation du couple.

      Il y a même une photographie des mariés rareté à l’époque ! Les Mariés :

 

         Quand nous parlerons des Melix nous verrons que sans être dans l’opulence , ils étaient beaucoup plus argentés, aspirant à la bourgeoisie. Nous avons déjà deviné qu’au XIXème siècle il valait mieux vivre en Lauragais que dans la Vallée d’Aspe.

        On a certainement remarqué que Françoise signe et écrit très bien ; elle a bénéficié d’une bonne instruction pour une fille.

         Nous n’aurons plus de nouvelles de Jeanne Françoise Léontine…Une carte postale de 1885 nous apprend qu’elle est chez son fils aîné 40 rue du Faubourg St Honoré à Paris.

         On ne sait rien non plus de son décés et de son inhumation ; elle ne figure pas dans la liste des personnes ensevelies dans le caveau de famille au cimetière de Terre-Cabade à Toulouse, caveau abandonné depuis-(4ème section ; 4ème division) où reposent son père, sa mère, sa soeur et sa petite-fille.Toutefois mon père liait à son sort la famille Escach (?)sans qu’il m’ait jamais donné d’explications ;Il y eut peut-être remariage.

          Avant de se déchirer ces deux aîeux avaient eu le temps d’avoir deux enfants :

 

     °Sulpice Jean Charles Stanislas né le 19 Janvier 1865 au 19 rue des Salenques, installé à Paris, marié en 1906 à Thérése ( ?), qui rendait visite à son frère à Bordeaux et dont je ne trouve plus trace après 1910 ; il logeait alors 14 boulevard de la Gare à Paris

 

    Mariage de Sulpice en 1906                                                Maurice en 1930

 

 °Siméon Ernest Martial Maurice Audap né le 4 Janvier 1867 à Toulouse 2 place du Peyrou.   On l ‘appelait Maurice.

           Il reçut une formation de menuisier- ébéniste. Son livret militaire nous précise qu’il a les yeux chatains, le nez petit et retroussé, la bouche grande, le visage ovale et mesure 1,64m. Bien différent de son frère dont on voit la prestance il fut classé »services auxiliaires » Il appartenait au bureau de recrutement de la Seine et vivait donc avec sa mère ; en 1888 il est à Salies du Salat, un an plus ard à Saint-Girons où il rencontre vraisemblablement celle qui sera sa femme,employée à la Préfecture

  La correspondance avec son frère montre que la famille, tant à Paris qu’à Bordeaux fréquentait les cousins d’Arcachon. Plus tard les enfants iront même en vacances.

Acte de naissance de Maurice

        En 1891 il est à Bordeaux et travaille chez Calais puis aux Ateliers de Bacalan. Il vit avec Marie DUMAS revenue de l’Ariège au 97 de l’Avenue Thiers.           

 

             Nous allons abandonner pour longtemps mon grand-père et ma grand’mère pour nous consacrer aux aîeux de Jeanne Françoise Léontine MELIX.   

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